Dans certains cas, lancer une innovation technologique n’est pas un prérequis pour lancer un projet soutenable. C’est même une manière de se « challenger », de se lancer un défi permettant de penser en dehors de la boîte.
Une innovation high tech est-elle LA solution pour un projet soutenable?
Conditionner le lancement d’un projet entrepreneurial soutenable au développement d’une innovation issue des sciences dures ou dite « scientifique » (1) permettant de réduire hypothétiquement son impact est une approche réductionniste. Pour comprendre ce qu’est l’innovation dans toutes ses dimensions, petite lecture rapide disponible ici.
La low tech est-elle une piste inspirante?
Interrogeons-nous. Quelles sont les pistes à votre disposition ? Quels concepts peuvent être source d’inspiration ? Comment peut-on les mobiliser dans le cadre d’un projet entrepreneurial soutenable ?
La première piste de réflexion développe la notion de minimal viable product (article dédié disponible ici).
La deuxième piste de réflexion à votre disposition : la low tech.
Petite définition de la low tech
Petite précision qui a son importance, le terme low laisse penser que l’offre est synonyme de « moins » alors que le low tech n’est pas moins mais plutôt plus. En voici une petite définition : « le low tech se caractérise par la mise en œuvre de technologies simples, peu onéreuses, accessibles à tous et facilement réparables, faisant appel à des moyens courants et localement disponibles (dont [mais pas exclusivement, ndlr] la réutilisation ou le recyclage d’objets et/ou de matériaux usuels). […] sans pour autant faire de concession sur le niveau du service rendu » (2).
Inspirée par la nature, la low tech est plus performante au regard des enjeux climatiques et environnementaux
Les avions permettent d’aller d’un point A à un point B (supposément éloignés l’un de l’autre, les vols court courriers n’étant pas LA solution lorsque d’autres modes de transports moins impactants sont disponibles). Chaque appareil pèse plusieurs tonnes et nécessite une quantité phénoménale de matière pour être fabriqués et nécessite ensuite la consommation d’une quantité phénoménale d’énergie (rappelons-le extrêmement impactant pour notre environnement (3)). En comparaison la nature a doté les oiseaux migrateurs d’une capacité identique pour un rapport entre poids/énergie consommée inégalée. Cette technologie de transport déployée par l’homme ne peut pas être qualifiée de performante comparée aux qualités offertes par la nature.
Le low tech consiste donc à s’inspirer de la nature dans tout ce qu’elle représente de performance au regard des ressources consommées.
La low tech une démarche qui permet de limiter l’utilisation de matière et d’énergie sans rogner sur les performances
Le low tech peut être une source d’inspiration entrepreneuriale dans la mesure où c’est une approche d’innovation intelligente car elle limite l’utilisation de matière et d’énergie sans réduire les performances. On pourrait en quelque sorte parler d’une innovation high tech naturelle. Petit exemple, la laine est une matière autonettoyante. Elle peut se nettoyer lorsqu’elle est exposée à l’air. De quoi imaginer une offre intéressante pour en faire profiter celui qui en aura l’usage sans compter l’énergie phénoménale possiblement économisée (notamment pour le lavage de cette matière). Mais aussi parce que le développement entrepreneurial nécessite un lieu, le low tech peut être source de défi pour imaginer un bâti dont la performance énergétique est optimale (la terre crue est une piste à explorer).
(1) Au sens “sciences dures” en comparaison des sciences dites « molles ». Par définition les sciences dures portent sur l’étude de phénomènes naturels tandis que les sciences molles portent sur l’étude de phénomènes humains. https://www.senat.fr/rap/r15-742/r15-742.html
(2) https://youmatter.world/fr/definition/low-tech-definition-exemple-270059/
(3) Le contenu de ce site ayant vocation à se centrer sur les possibilités entrepreneuriales soutenables, les débats autour du supposé avion « vert » n’est pas discuté ici. Les publications de médias spécialisés sont très bien documentées. Deux exemples parmi d’autres : https://vert.eco/articles/neutralite-carbone-en-2050-le-greenwashing-ehonte-des-compagnies-aeriennes, https://bonpote.com/pourquoi-arreter-lavion-ne-devrait-plus-etre-un-debat/
Article rédigé par Gwenaëlle Briand Decré – Licence CC BY 4.0
